Qu'est-ce que la paix ? - Jean 14:27

Yehshua a réconforté ses disciples dans Jean 14:27, juste avant sa crucifixion, avec ces mots :

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; pas comme le monde donne, je te le donne. Que votre cœur ne soit pas troublé et n'aie pas peur.

Quand on regarde le mot « paix » en grec, c'est « eirene », qui signifie paix, tranquillité, repos. À la recherche de « paix » dans Strong's dans d'autres domaines, nous avons ce synonyme de « tranquillité » ou d'un état de calme, ce qui signifie « sans perturbation ».

Puis-je être honnête ici ? Si c'est la définition de la paix, j'ai vu que ces derniers temps j'ai eu tout sauf la paix, après une période difficile, je pensais avoir dépassé et revenir à la normalité - quand de nouveaux défis apparaissent.

Cela a été une saison de découragement, et les vieilles habitudes et attitudes que je pensais avoir maîtrisées il y a longtemps sont revenues en force - mon tempérament est le pire de tous. Je me suis retrouvé à regarder le monde avec des yeux plus fatigués et parfois à ne pas l'aimer beaucoup.

Étrangement, j'ai trouvé le plus grand réconfort dans le livre de Job. C'est à travers le livre de Job que je vois que je peux questionner D.ieu sur l'injustice, la tribulation et la douleur. C'est à travers Job que j'ai découvert qu'un conseil présomptueux n'est pas du tout un conseil. C'est à travers Job que je trouve le modèle du processus que je suis en train de vivre. Comme Job, je me sens épuisé par tout cela et je me demande à quoi cela sert après tout.

C'est aussi à travers Job que je vois que rester sur les cendres et me couper de ma source de réponses, bouillonnant de colère et de frustration, n'est pas non plus le chemin de la résolution. Je me retrouve à crier à Adonaï que je veux simplement un jour de paix, un jour où il n'y a pas de drame, un jour qui n'implique pas un autre conflit. Comme Job, je dis aussi : « Je n'ai ni paix, ni repos, ni repos ; et l'angoisse continue de venir. » (3,26

Et je n'obtiens pas de réponse. En fait, je trouve encore plus de silence.

C'est à ce moment-là que j'ai commencé à demander à Père ce qu'il entendait exactement par « paix ». Je voyais la paix de mon point de vue humain. De toute évidence, la paix signifiait plus que ma faible définition. Je voulais savoir ce que le mot signifie du point de vue d'Adonaï. Je voulais revenir à l'hébreu d'origine car les traductions sont souvent de mauvaises représentations de ce que cela signifie réellement dans la langue d'origine.

A la première page du récit de la création dans la Genèse, nous découvrons que notre D.ieu est un D.ieu d'ordre. Dennis Prager, dans son livre The Rational Bible: Genesis, dit que l'état naturel du monde sans HaShem est le désordre et le chaos. Le récit de la Genèse décrit l'état original de la terre comme tohu et vohu, un jeu de mots ou une expression hébraïque que la version traduit par "sans forme et vide". Cependant, ce jeu de mots est également utilisé à nouveau dans Isaïe en relation avec la destruction d'Edom, où il est traduit par « confusion » et « vide ». Prager affirme que, selon le professeur d'hébreu Robert Alter, tohu lui-même signifie "vide ou futilité".

Ainsi, en substance, l'état du monde (qu'il s'agisse du monde physique extérieur ou du monde personnel intérieur) est naturellement chaos et confusion, vacuité et futilité, jusqu'à ce que le Créateur entre et prononce l'ordre dans les ténèbres.

Mais qu'est-ce que cela a à voir avec la paix, vous vous demandez peut-être. Dès le début, alors que je cherchais les mots pour la paix dans Strong et que je recherchais les significations hébraïques des mots, j'ai commencé à avoir une image très différente de ce qu'était la paix.

Shalom vient de la racine primitive « shalam », qui signifie être en sécurité dans l'esprit, le corps ou l'état. Elle doit être complétée et est synonyme de restitution et de restauration. Bien sûr, l'intégrité est ce qu'Adam et Havah avaient dans le Jardin, n'est-ce pas ? Si deux humains ont connu la vraie paix, c'était bien eux. Ils marchaient en harmonie avec D.ieu. Ils lui ont parlé ; ils ont participé au travail de post-création que HaShem a placé devant eux. Mais cette paix, ou shalom, n'a pas duré au-delà d'un ordre rompu.

L'image que je commençais à formuler de la paix n'était pas tant le calme ou la tranquillité que la totalité. La paix n'était pas un sentiment mais une action. La paix semblait marcher en plénitude avec HaShem et sa volonté pour ma vie.

Nous allons au jardin de Gethsémani la nuit où les gardes du temple ont arrêté Yehshua. Si la paix signifiait calme et sérénité face à l'adversité, alors Yehshua n'en montrait pas grand-chose. Il gémissait dans son esprit - "Père, s'il te plaît laisse cette coupe me passer!" Il suait littéralement du sang. La définition occidentale de la « paix » ne semble certainement pas du tout évidente ici, mais Yehshua a dit que sa paix nous serait donnée.

Vous ne pouvez pas me dire que l'estomac de Yehshua ne s'est pas serré quand il a été arrêté. Vous ne pouvez pas me dire qu'il n'a pas eu de réaction physique viscérale à la pensée de ce qu'il allait traverser cette nuit-là et le lendemain. Vous ne pouvez pas me dire qu'il était calme et calme face aux coups de fouet et aux coups et au fait d'être cloué sur la croix. Même ainsi, il a dit que sa paix serait pour nous aussi.

Comme je l'ai déjà dit, la racine hébraïque d'où vient shalom signifie complet ou entier. Cela semble impliquer que la paix de Yehshua n'est pas un sentiment, mais la capacité de suivre pleinement notre chemin avec HaShem, peu importe où ce chemin peut nous mener. Tout comme il l'a fait. Par la puissance de son sang, il a restauré la relation d'alliance de l'humanité avec HaShem à Gan-Eden et à nouveau au mont Sinaï. Il a restauré l'intégrité du cœur et de l'esprit avec D.ieu qui était autrefois le nôtre. Le chemin de la paix est la plénitude, être en accord avec le père.

En fait, le mot « shalom » est dérivé d'un des noms de D.ieu. Juges 6:24 nous dit que Gédéon a construit un autel pour HaShem après avoir vu l'ange d'Adonaï face à face et l'a appelé « Adonaï-Shalom ». Ésaïe 9 :6 nous dit que le Messie sera appelé « Sar Shalom », le Prince de la paix. Selon Cornelius Plantinga dans son livre - Pas la façon dont il est censé être : Un bréviaire du péché - "La toile de D.ieu, des humains et de toute la création dans la justice, l'accomplissement et le plaisir est ce que les prophètes hébreux appellent le shalom. Nous appelons cela la paix , mais cela signifie bien plus qu'une simple tranquillité d'esprit ou un cessez-le-feu entre ennemis. Dans la Bible, shalom signifie floraison universelle, plénitude et délice... "

Un article de Susan Perlman sur le site Web des Juifs pour Jésus a soulevé quelques points supplémentaires pour moi. Le mot que nous utilisons pour shalom - paix - vient du latin "pax". Les Romains considéraient la pax comme une cessation des hostilités entre le vaincu et le conquérant. Cette paix était insaisissable car elle dépendait toujours de qui était en position de force ou de supériorité. Le rabbin Robert Kahn distingue ainsi l'idée romaine de paix et le vrai shalom :

« La paix peut être dictée ; shalom est un accord mutuel.

La paix est un rythme temporaire ; shalom est un accord permanent.

La paix peut être partielle ; Shalom est entier.

La paix peut être fragmentée ; Shalom est complet"

Et pourtant, je me bats encore. Il y a encore les épreuves et les tribulations que je traverse. Mais je commence aussi à changer de point de vue là-dessus. Perlman dit que lorsque les choses sont plus grandes que nos propres expériences de vie, nous avons tendance à les réduire à des dimensions compréhensibles. "Le danger en faisant cela est que lorsque nous traduisons les actes de D.ieu, nous diminuons, par notre compréhension limitée, qui est D.ieu." En me concentrant sur ce qui se passe dans le monde physique autour de moi, je n'ai pas réussi à comprendre la dimension spirituelle de ce que HaShem m'apporte.

J'ai toujours pensé à ce terrain d'entraînement pour la vie. Je crois que nous nous préparons à de plus grandes choses que nous ne pouvons l'imaginer dans le monde à venir. Mais nous ne nous renforçons pas par une vie passive. C'est la lutte, l'adversité qui nous pousse vers de plus grandes choses. C'est la lutte qui nous donne force, endurance et persévérance. Ces épreuves sont des leçons dans les tranchées, et si je veux survivre, je dois apprendre les leçons qu'HaShem essaie de m'enseigner.

Il ne nous a pas promis la tranquillité et une vie sans souci - il nous a promis qu'il nous entourerait en toute sécurité dans nos cœurs et nos esprits si nous restons connectés à lui. Encore une fois, la racine du mot shalom signifie la sécurité de l'esprit, du corps ou de l'état. Deutéronome 32 : 10-11 dit : « Il trouva son peuple dans une région désertique, dans un désert hurlant et ravagé. Il l'a protégé et soigné, l'a gardé comme la pupille de son œil, comme un aigle qui remue son nid, plane au-dessus de ses petits, déploie ses ailes, les attrape et les transporte en vol. ” Pensez-y – il est comme l'aigle qui remue son nid. Il secoue nos vies, secoue la poussière et les débris qui nous entourent. Il nous pousse de plus en plus loin du nid.

Alors il nous prend et nous porte.

C'est la protection que promet HaShem. C'est la paix qui dépasse toute compréhension. Il est au milieu du maelström en intégralité avec Adonaï, totalement confiant dans sa capacité à nous guider à travers tout ce qui se trouve sur notre chemin. La tranquillité ne vient pas de l'absence de conflit extérieur, mais de la confiance et de la certitude absolue que notre D.ieu nous aime, nous voit et déploie ses ailes et nous couvre de son shalom.

Esaïe 26 :3 dit : « Celui dont le désir est en vous, gardez-le en paix, car il a confiance en vous. Dans Ésaïe 53 : 5, il est écrit qu'« il a été blessé pour nos transgressions ; il a été brisé pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix était sur lui, et par ses meurtrissures nous avons été guéris ». Et enfin, I Corinthiens 15:3 dit, "Il a été puni pour notre réconciliation."

La paix, c'est la relation avec D.ieu, dans l'alliance, devenant de plus en plus comme le Messie chaque jour. Les sages disent qu'il ne peut y avoir de paix permanente jusqu'à ce que le Messie vienne. Il est venu en tant que Serviteur souffrant pour nous amener à la réconciliation. Il viendra en tant que roi conquérant pour nous ramener à la maison.

Et alors nous connaîtrons la vraie paix.